L’initiative de modification de la Constitution, entreprise par l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) sous l’impulsion du président Félix Tshisekedi, suscite un profond débat et une opposition croissante en République démocratique du Congo (RDC). Interprétée par nombre de citoyens et acteurs politiques comme une tentative d’instaurer un possible troisième mandat, cette proposition inquiète les défenseurs de la démocratie, qui y voient une menace de déstabilisation politique.
Parmi les opposants, on retrouve des figures de premier plan comme Delly Sesanga, Ados Ndombasi, Jean-Claude Katende, et des militants emblématiques de la LUCHA, dont Fred Bauma, Jacques Issongo et Bienvenu Matumo. Ces voix critiques dénoncent ce projet comme un « coup d’État constitutionnel » et appellent les parlementaires et la société civile à préserver l’intégrité de la Constitution en rejetant cette initiative.
La Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), l’Église du Christ au Congo (ECC), ainsi que le parti Ensemble pour la République de Moïse Katumbi, ont également exprimé leur désapprobation. Ces institutions et acteurs politiques mettent en garde contre les risques qu’une telle révision pourrait poser pour la démocratie congolaise. À l’inverse, des figures politiques influentes comme Bahati Lukwebo, Vital Kamerhe et Adolphe Muzito demeurent silencieuses, ce qui alimente les spéculations sur leur soutien au régime actuel.
En parallèle, le contexte sécuritaire en RDC reste alarmant, avec la recrudescence des groupes armés depuis 2020, notamment le M23, appuyé par des forces extérieures. Cette escalade de violence, particulièrement dans l’est du pays, engendre de graves violations des droits de l’homme et favorise l’exploitation illégale des ressources naturelles, aggravant l’insécurité économique et sociale.
Dans ce contexte tendu, des mouvements de protestation d’envergure sont prévus tant en RDC que dans la diaspora. Le premier rassemblement, programmé pour le 16 décembre 2024, marquera la commémoration du référendum constitutionnel de 2005. Le collectif d’opposition avertit que toute inaction face à ces enjeux pourrait être perçue comme une « haute trahison » et appelle les citoyens congolais à se mobiliser activement pour défendre les acquis démocratiques et assurer la stabilité du pays.