La conférence de presse organisée par le Partenariat pour la Protection Intégrée (PPI) le 2 novembre 2024 dans la ville de Bukavu (Sud-Kivu) a mis en lumière les défis cruciaux pour la liberté de la presse dans l’Est de la RDCongo. Cette initiative, menée dans le cadre du projet Protéger la liberté d’informer en République Démocratique du Congo (PROLIR), avec le soutien d’Internews et la Coopération Suisse, vise à renforcer la protection des journalistes dans un contexte où la violence et l’impunité persistent.
Le rapport présenté lors de cet événement montre une recrudescence des violences contre les journalistes : entre janvier et octobre 2024, 61 cas de violations ont été documentés dans les provinces du Sud-Kivu, Nord-Kivu, Ituri et Tanganyika, dont 14 cas seulement entre août et octobre. Deux journalistes ont perdu la vie durant cette période. Ghislain Kasonia, journaliste à Radio Upendo Kivu, a été retrouvé mort à Butembo dans des circonstances non élucidées, tandis qu’Edmond Bahati, coordonnateur de Radio Maria à Goma, a été assassiné par des hommes armés, et les auteurs de ce crime n’ont pas encore été traduits en justice malgré leur arrestation.
En outre, Yves Kayene, caricaturiste disparu en juillet, a été retrouvé sans vie au Rwanda, un drame pour lequel le PPI a réitéré sa demande d’implication du gouvernement congolais pour obtenir des réponses.
PPI révèle que plus de 65 % des attaques contre les journalistes sont perpétrées par des agents investis du pouvoir public, suivis des rebelles du M23 et de divers groupes armés, avec une participation moindre de partisans de partis politiques et de clubs sportifs. Devant cette situation critique, le PPI a de nouveau exhorté le gouvernement à renforcer la protection des journalistes, à faire respecter les droits de la presse et à s’assurer que les auteurs de ces crimes soient poursuivis et sanctionnés.
RDC : Violation de la liberté de la presse dans l’Est de la RDCongo, l’ONG PPI dénonce.
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